La Sforziada,
  
La Sforziada,
Giovanni Simonetta, exemplaire de Jean Galeas Sforza, Milan 1490
Bnf, Impr., Rés. Vélins 724 f° 61 v°.  
    
Le jeune Sforza et son oncle sont figurés sous les traits de deux arbres qui poussent enlacés. L'enfant-arbre est plus vert que son oncle, puisque plus jeune , il est aussi plus petit : il n'a pas fini de pousser. Alors que la chevelure avunculaire est un feuillage épais et fourni, dont les bras d'un ange donnent la juste mesure, celle de l'enfant-arbre est un bouquet de feuilles dorées encore clairsemées : il a encore beaucoup à apprendre. Tous deux sont étroitement enlacés, en signe de tendresse familiale mais aussi de responsabilité : l'oncle est le tuteur ("protector", dit la banderole) de l'enfant. Au pied de l'arbre, dans un enclos, des surgeons des deux branches familiales commencent leur pousse, tandis que des lapins, symbole de fécondité féminine, évoquent les descendants à venir de la famille Sforza, qui auront à s'allier à d'autres lignages. Ces derniers ne demandent pas mieux, comme en témoignent les lapins qui grattent le clayonnage de l'enclos, demandant à entrer... Au loin, les châteaux et possessions de la famille dressent leurs fortes tours toujours plus haut, en signe de leur puissance et de leur supériorité aristocratique.