La Salle des folles à La Salpêtrière
Daniel Vierge (1851 - 1904), peintre.
Gouache (65 x 47 cm)
Paris, Musée de l'Assistance publique
© Photothèque de l'Assistance Publique - Hôpitaux de Paris
Les bouleversements sociaux peuvent broyer jusqu’à la folie. Le thème de la "fêlure" traverse le cycle des Rougon-Macquart. La folie de l’aïeule, Adélaïde, ouvre la geste qui s’achève sur la débilité fatale de l’arrière-petit-fils de "tante Dide", Charles, indiqué dans le tableau général comme possédant la "ressemblance physique et morale d’Adélaïde". On retrouve dans l’œuvre de Zola de nombreux enfants malades, idiots, fous ou criminels : Jeanlin dans Germinal, "le total dégénéré de tous les vices des houillères", qui assassine un soldat ; Victor, fils bâtard de Saccard, violeur voué au meurtre, et bien d’autres encore, telles la charnelle Désirée Mouret ou la fragile Jeanne d’Une page d’amour.
La dégénérescence est la grande peur des élites au XIXe siècle. On en cherche les manifestations chez certains malades, chez les fous, les criminels et les enfants.
Le délire sous toutes ses formes passionne l’opinion, mais au moment où Zola commence la rédaction des Rougon, la recherche française s’oriente vers la psychologie pathologique. La psychologie expérimentale annonce les débuts de la psychiatrie. Zola n’ignore pas les travaux de Charcot sur l’hystérie. Féminine uniquement, l’hystérie chez Zola est avant tout un effet d’un détraquement dû au milieu.
Il est vrai que la condition des femmes ne leur autorise pas certaines libertés. Camille Claudel en est un exemple passé longtemps sous silence.
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu