Chefs de tribus arabes se défiant au combat singulier sous les remparts d'une ville
Théodore Chassériau (1819-1856), peintre, 1852.
Huile sur toile (0.902 x 1.172 m)
Paris, Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
Outre des scènes familières où les femmes tiennent le premier plan, Chassériau a représenté des scènes de batailles notamment Les cavaliers arabes emportant leurs morts après une affaire avec les spahis, présenté avec sept autres toiles au Salon de 1851, complété, en 1852, par ces Chefs de tribus arabes se défiant au combat singulier, sous les remparts d'une ville. Les deux tableaux seront réunis lors de l’Exposition universelle de 1855.

Élève prodige, entré dans l’atelier d’Ingres à 13 ans, influencé par Delacroix, Chassériau est fasciné par l’Orient.
Le voyage qu’il effectue en Algérie va fournir une impulsion nouvelle à son inspiration, préparée par la connaissance qu’il a de peintres comme Prosper Marilhat, le spécialiste à l’époque de l’Égypte.
S’il est peu attiré par les paysages, il est par contre fasciné par les costumes : “Velours verts, étoffes jaunes, coiffures de toutes les couleurs, bleu vif, rouge mauve, souvent noir, c’est très beau, les figures colorées et puissantes sur des fonds blancs, les couleurs vives et orientales.”
Il est à Constantine au début du mois de mai 1846. Il demeure presque un mois entier dans la capitale de l’Est algérien, accumulant esquisses et études. Les souvenirs liés à son passage à Constantine peupleront toute son œuvre orientaliste.
Théophile Gautier décrit son atelier : “Dans le petit divan où il se reposait quelquefois, les yatagans, les kandjars, les poignards, les pistolets circassiens, les fusils arabes, les vieilles lames de damas niellés d’argent et de corail, tout ce charmant luxe barbare, amour de peintre, se groupait encore en trophée le long des murs ; négligemment accrochés, les gandouras, les haïcks, les burnous, les cafetans, les vestes brodés d’argent et d’or, donnaient aux yeux ces fêtes de couleur par lesquelles l’artiste tâche d’oublier les teintes neutres de nos vêtements lugubres, et semblaient avoir retenu entre leurs plis fripés et miroités les rayons du soleil d’Afrique.”
 
 

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