Chasse au tigre
Eugène Delacroix (1798-1863), peintre, 1854.
Huile sur toile (0.73 x 0.925 m)
Paris, Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
Le voyage que Delacroix effectue en Afrique du Nord en 1832 est primordial pour sa technique et son esthétique. Il en rapporte sept carnets constituant le journal de son voyage, et quelque 800 feuilles. Il peint en tout plus de 80 peintures sur des thèmes orientaux.

Ce voyage permet à Delacroix, qui n'a jamais été en Italie, de retrouver “l’Antiquité vivante”. "Imagine mon ami, écrit-il à Jean-Baptiste Pierret au début de son voyage, ce que c’est que de voir couchés au soleil, se promenant dans les rues, raccommodant des savates, des personnages consulaires, des Caton, des Brutus auxquels il ne manque même pas l’air dédaigneux que devaient avoir les maîtres du monde…"
Cette fière allure, Delacroix, qui a toujours aimé peindre les chevaux, la donne à voir dans des scènes de chasse et de combat éblouissantes.
La représentation du mouvement et de la violence est ici renforcée par l'éclairage vif et intense dirigé sur quelques détails choisis de manière significative, en particulier le tigre et les étoffes des vêtements animées par les gestes rapides des hommes qui s'apprêtent à attaquer le fauve. La détermination du cavalier, la terreur du cheval, l'agressivité du félin portent à son paroxysme le jeu cruel de la chasse.
Ce tableau fait partie de la rétrospective du peintre à l'Exposition universelle de 1889. Il condense tout ce qui fait le génie de Delacroix, sa science des couleurs, la liberté de son dessin, le romantisme exalté de ses scènes de combat.
 
 

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