Jupiter et Antiope
Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), peintre, 1851.
Huile sur toile (0.325 x 0.435 m)
Paris, Musée d'Orsay
© RMN-Grand Palais (Musée d'Orsay)
Le thème du nu, traditionnel en Occident, est surtout lié à la mythologie depuis la Renaissance, mais Ingres le transpose progressivement dans un ailleurs géographique. Dans son souci d’exprimer la beauté idéale, il rêve la femme orientale. Le Bain turc témoigne, comme La Grande Odalisque, de la fascination que l’Orient exerce sur la peinture du XIXe siècle. La Grande Odalisque est inaugurée avec La Dormeuse de Naples dont le motif est repris dans L’Odalisque à l’esclave de 1839 et dans cette toile Jupiter et Antiope, de 1851, qui témoigne de la filiation entre le nu antique et l’odalisque orientaliste.
Une partie du mythe oriental tient à la femme, véritable métaphore de la terre d'Orient, matrice du monde, terre des origines. Pourquoi les artistes y font-ils retour au XIXe siècle ? De quelles promesses ces femmes alanguies, au harem ou au bain turc – pour citer les clichés de l'époque –, sont-elles porteuses ? Ce rêve de luxe et de volupté mêlés inspire aux artistes des œuvres fortes et épicées, où la femme orientale – odalisque, houri ou almée – occupe la place d'une muse d'un genre nouveau, inspiratrice non de l'amour mais du désir : odalisques de Delacroix, Orientales d’Hugo, baigneuses d'Ingres, Ottomane amoureuse de Loti…
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu