"Et j'arrive à vos questions sur L'Argent, celles qui révoltent un peu ma paresse. J'ai fini, ces jours-ci, le premier chapitre. Le roman en aura douze, et j'espère l'avoir terminé dans les derniers jours de décembre [...] . Ce sera certainement le plus compliqué, le plus bourré de mes livres [...]. Non seulement j'ai voulu étudier le rôle actuel de l'argent, mais j'ai désiré indiquer ce qu'a été jadis la fortune, ce qu'elle sera peut-être demain [...]. En somme, au centre, se trouve l'histoire d'une grande maison de crédit, le brusque lançage d'une banque, toute une royauté de l'or, suivie d'un écroulement dans la boue et dans le sang [...]. Ce dont je suis assez satisfait, c'est de la création du type de femme qui dominera l'action ; car il m'a été très difficile d'introduire une femme là-dedans [...]. Je n'attaque ni défends l'argent, je le montre comme une force nécessaire jusqu'à ce jour, comme un facteur de la civilisation et du progrès."
Lettre à Jacques Van Santen Kolff, 9 juillet 1890