Fantin-Latour était un habitué du café Guerbois, où se réunissaient, en particulier pendant les années 1868, 1869 et 1870 jusqu'à la guerre, un groupe de peintres de la nouvelle école, Manet, Guillemet, Fantin-Latour, Cézanne aussi, et des écrivains, notamment Zacharie Astruc, Duranty, Cladel et Émile Zola. Ce fut là un centre de vie intellectuelle où de jeunes artistes soutenaient le bon combat et luttaient contre les règles et systèmes académiques.
Ce tableau constitue une figure emblématique et symbolique de cette fraternité des arts, en particulier autour de Manet. Il a une véritable valeur programmatique, puisqu'il apporte un soutien total à Manet, quasi élevé au niveau de chef d'école, et à tous ses admirateurs, alors qu'il était encore très vilipendé par la critique académique. J.-P. L.-A.