Le Jardin d'hiver des Champs-Élysées
Vue du nouveau jardin d'hiver suivant le plan adopté par l'assemblée générale des actionnaires de la compagnie immobilière des Champs-Élysées et qui est en voie d'exécution.
Meynadier de Flamalens, desinateur ; Henri Walter, lithographe, 1846.
BnF, Bibliothèque-musée de l'Opéra, EST. BALS PARISIENS- JARDIN D'HIVER (5)
© Bibliothèque nationale de France
C’est avec l’Exposition universelle de 1862 à Londres que se répand la mode du jardin d’hiver qui accompagne l’engouement des Occidentaux pour l’Orient et l’Extrême-Orient. Héritière des cabinets de curiosités des XVIe et XVIIe siècles, la serre propose une lecture de l’univers qui opère par zones géographiques, regroupant en massifs les plantes d'une même région. À partir de l'exposition de Londres, les serres se multiplient dans les capitales européennes. À Paris, le Jardin d’Hiver des Champs-Élysées ouvre en 1847, suivi par les nouvelles serres du Jardin des Plantes (inaugurées en 1880, construites par Rohault de Fleury entre 1834 et 1836), et par le Palais d’Hiver du Jardin d’acclimatation en 1893, sans compter les serres réalisées dans le cadre des Expositions universelles de 1867, 1878, 1889 et 1900. Le jardin d’hiver est un dispositif architectural rendu possible par le développement de l'architecture de fer, mais également un dispositif scientifique donnant à déchiffrer le monde, en particulier la nature exotique. Les serres jouent ainsi un rôle fondamental dans le développement de la recherche, notamment dans les domaines de la botanique, la zoologie, la minéralogie, la biologie... Elles revêtent de plus un rôle pédagogique qui répond au souci de démocratisation du savoir du XIXe siècle. Les serres parisiennes servent de relais d’une part entre les spécialistes participant aux expéditions scientifiques qui approvisionnent les jardins d’hiver en spécimens horticoles inconnus, d’autre part le grand public friand d'exotisme.
Un article paru dans L’Illustration lors de l’Exposition universelle de 1867 célèbre "cette collection de serres de toute grandeur et de toute température où, chaque climat, chaque pays, chaque famille de végétaux sont venus et viennent encore tour à tour amonceler des merveilles à enivrer le passant et à épuiser le nomenclateur."