Coutume des Jésuites
1762.
Eau-forte et burin, 34,3 x 51,5 cm
BnF, Estampes, Qb-1 (1762)
© Bibliothèque nationale de France
La Compagnie de Jésus résume en elle tout ce que les philosophes des Lumières combattent : un ordre religieux taxé d’obscurantisme et hypocrisie, perpétuel comploteur et instigateur de régicides, dont les membres sont servilement soumis à une hiérarchie toujours étrangère aux pays qui l’accueillent, leur rôle important dans l’enseignement et leur fonction de confesseurs des rois ne pouvant qu’empirer les choses. Cet anti-jésuitisme, partagé par beaucoup en Europe, s’alimente aussi de polémiques internes à l’Église, comme celle qui les met aux prises avec les jansénistes. Une vague d’attaques frontales les emporte à partir du milieu du siècle : en 1759, les Jésuites sont expulsés du Portugal et leurs biens confisqués. En France, le point de départ est l’affaire du R. P. La Valette, qui a fait faillite en Martinique : ses créanciers français assignent le responsable des missions jésuites ; celui-ci commet l’erreur d’en appeler au parlement de Paris, où les magistrats jansénistes saisissent l’occasion pour réclamer un examen des statuts de l’ordre en 1761, engrenage qui mène à la fermeture de leurs collèges en 1762, et à leur proscription hors du royaume en 1764. Cette expulsion est suivie de celle d’Espagne et de Naples en 1767, puis de Parme en 1768 et aboutit à la dissolution de l’ordre par le pape en 1773. C’est dans ce contexte que se situe cette planche où, armés de poignards, les jésuites, qui se montrent âpres au gain, sont finalement emportés par un monstre.
 
 

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