Le Ci-devant Grand Couvert de Gargantua moderne en famille
Caricatures et allégories sur la Révolution française. Document relatif à l'Assemblée constituante, janvier-mars 1791
1791.
Eau-forte
BnF, Estampes et photographie, QB-1 (1791-01/1791-03)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Le lien qui unit le souverain français à son peuple est d'ordre filial : les cahiers de doléances le rappellent à travers l’image de l'amour paternel, "un roi juste et bienfaisant comme un père au milieu de ses enfants", "un père chéri de ses enfants est bien assuré de leur secours", "le père du peuple et régénérateur de la France". Ce lien charnel va s'inverser : le père nourricier devient monstre dévorant son peuple.
Le journal Le Courrier français du 4 août 1792 signale qu'on répand ce pamphlet en nombre au Palais-Royal, Le Royal Veto : "Cet animal a environ cinq pieds et cinq pouces de long. Il marche sur les Pieds de derrière comme les hommes. La couleur de son poil est fauve. Il a les yeux bêtes ; il a la gueule assez bien fendue, le mufle rouge ; les oreilles grandes ; fort peu de crins ; son cri ressemble assez au grognement du porc. Il n'a point de QUEUE [en majuscules dans le texte]. Il est vorace par nature. Il mange, ou plutôt il dévore avec malpropreté tout ce qu'on lui jette. Il est ivrogne et ne cesse de boire depuis son lever jusqu'à son coucher [...]. Il est âgé de 34 à 36 ans, il est né à Versailles et on lui a donné le sobriquet de Louis XVI."
On voit comment on peut passer ici du roi cochon au roi Gargantua.
 
 

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