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Ecriture
cunéiforme
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1. Naissance 2. Des images signes aux images sons 3. Développement 4. Fin du cunéiforme |
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2. Des images signes aux images sons |
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Les Anciens, quant à eux, devaient les différencier grâce à des nuances de ton. Par souci de simplification, ces variantes de sons furent souvent notées arbitrairement par un seul de ces signes, selon le principe de nos rébus modernes. La nécessité de transcrire des noms propres et les liaisons grammaticales conduisit les scribes à inventer très rapidement des signes-sons (phonogrammes) en dépouillant les idéogrammes de leur sens pour ne conserver que leur son :
Ces procédés entraînèrent une diminution du répertoire des signes qui passa de 900 à lépoque primitive à environ 500 vers 2400 avant J.-C. On aboutit à un système en partie syllabique permettant décrire des phrases, avec les relations des mots entre eux et toutes les nuances de la langue parlée. Dès les origines, les scribes dUruk entreprirent un travail de classification des mots de leur langue et des signes de leur écriture par létablissement de listes de mots établies dans un but pédagogique. Cest ce que lon appelle les « listes lexicales », qui resteront la base de lenseignement de lécriture et des langues pendant toute lhistoire du cunéiforme. Dès lécriture précunéiforme apparaissent des listes de professions et des listes thématiques simples (objets en métaux, textiles). Le contenu des textes senrichit parallèlement aux possibilités nouvelles de restituer par écrit tous les éléments de la langue sumérienne. Ces progrès de lécriture durent contribuer, à leur tour, à faire évoluer la langue. À lépoque des Dynasties Archaïques, (vers 2800-2340 avant J.-C.), à côté des contrats et documents économiques, apparaissent des tablettes littéraires. Ce sont les premières versions écrites de la littérature sumérienne, transcrite souvent au moyen de racines simples laissant au lecteur le soin de suppléer les éléments absents, elles relèvent encore dune tradition en grande partie orale et les difficultés de lecture en sont parfois insurmontables. Vers le milieu du IIIe millénaire, les signes décomposés, renversés, simplifiés, utilisés pour leur son et non plus pour leur sens premier, perdirent une partie de leur contenu symbolique et leur évolution graphique sen accentua dautant plus vite. La grammaire est désormais fixée et les phrases sont écrites dans la succession normale des mots et pourvues de tous leurs éléments grammaticaux. Lécriture cunéiforme peut alors restituer toutes les nuances de la pensée. Son adaptation à dautres langues va devenir le facteur principal de son évolution. (extrait du texte de Béatrice André-Salvini pour le catalogue de l'exposition "L'aventure des écritures : naissances")
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