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Livre de jade Chine, 1790 ou 1795 |
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Gravure sur jadéite verte
rehaussée à lencre dor 17,5 x 12,8 cm BnF, Manuscrits orientaux, chinois 12096 |
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Depuis la plus haute
antiquité, le jade jouit en Chine dune
considération particulière. On en faisait les insignes
du pouvoir suprême, sceptres ou vases sacrificiels, et
il intervenait dans les rites funéraires pour protéger
les corps de la putréfaction. Pour les confucéens il
est le symbole des cinq vertus cardinales : la bonté, la
droiture, la sagesse, le courage et la pureté tandis que
les taoïstes le consomment réduit en poudre pour tenter
datteindre à limmortalité. Quil
vienne de lOccident (de Khotan ou de Yarkand pour
ce qui est des néphrites utilisées aux époques
anciennes) ou de Birmanie (pour la jadéite verte à
partir du XVIIIe siècle), cest un produit importé
à grand prix ou offert en tribut à lempereur par
des royaumes vassaux. Le goût pour lantique de
lempereur Qianlong (qui règne de 1736 à 1795) le
met en grande vogue. Cest à son intention que Cao
Wenchi (1735-1798), le fils dun riche négociant en
sel de Yangzhou qui avait accédé aux plus hautes
charges de létat, avait fait réaliser ce
livre-objet pour le lui offrir à loccasion de son
80e anniversaire (1790), ou pour ses soixante ans de
règne (1795). Le texte, une notule impériale à propos
dun temple bouddhique, sert de prétexte à une
uvre étrange et rare, qui unit à
laustérité altière de la stèle gravée la
préciosité du jade vert à motifs de nuages rehaussés
à lencre dor. |