Collecte d'écrits, copie, traduction

C'est dans le cadre d'une bibliothèque que les deux personnages principaux de la scène ici dépeinte - le narrateur, al-Hârith, et le héros même de l'ouvrage, Abû Zayd - se rencontrent. Les bibliothèques en effet, ont joué dans le Moyen Âge islamique un rôle culturel important, en organisant le rassemblement, la collecte, la copie et souvent la traduction des ouvrages religieux, scientifiques et littéraires, nécessaires à la constitution d'une culture particulière, tissée d'héritages - grec, indien - et d'échanges - perse, byzantin -.

Les bibliothèques sont alors des foyers intellectuels où se débattent des questions scientifiques (astronomiques notamment) ou philosophiques et religieuses. La tradition orale y occupe une part très importante dans la transmission du savoir. Le Coran est appris par coeur. Les Paroles du Prophète consignées par écrit sont précédées de la liste de leurs transmetteurs. En effet, les textes copiés ont besoin pour être authentifiés d'un « certificat d'audition » (obtenu par lecture du texte copié, devant un maître) condition nécessaire à la délivrance de l'igaza (autorisation de transmettre). On voit ici les manuscrits rangés à plat dans des casiers, sans pouvoir distinguer toutefois par quel type de reliure ils sont protégés.

Al-Harîrî (1054-1122), Une bibliothèque à Bassora,
Al-Maqâmât (Les Séances)
copié et peint par al-Wâsitî àBagdad, 1236
Paris, BnF
BnF