« Ce que j’ai fait de arte combinatoria, étant encore jeune garçon, a été imprimé la première fois l’an 1666. Ainsi parmi quelques bonnes choses il y en a qui sentent presque son petit garçon, c’est pourquoi j’ai été fâché qu’un libraire l’avait fait réimprimer sans m’en dire mot, et sans marquer même que c’était une seconde impression, comme si j’étais capable à présent de faire une telle pièce. »

Ainsi s’exprime Leibniz dans une lettre à Morell datée du 1er octobre 1697, à propos de l’édition de sa dissertation sur l’art combinatoire faite à Francfort en 1690, quatorze ans après l’édition originale de Leipzig.

Pour corriger les défauts qu’il voyait désormais dans son œuvre de jeunesse, il fit publier une mise au point dans les Acta eruditorum, en février 1691. Cette attention est hautement significative de l’intérêt que Leibniz continuait à porter à l’art combinatoire, d’autant plus capital à ses yeux qu’il forme le socle logique sur lequel construire tout l’édifice d’une encyclopédie conçue comme l’invention permanente du savoir par la combinaison de ses éléments fondamentaux.