Le 5 janvier 1665 paraissait à Paris le premier périodique savant sous forme d’un bulletin de douze pages au format in-quarto, destiné à paraître toutes les semaines afin de faire connaître sans retard « ce qui se passe de nouveau dans la République des lettres ».

Ainsi naissait, à l’initiative du magistrat Denis de Sallo, le Journal des savants. Selon les termes de l’avertissement placé en tête du premier numéro, la publication se voulait à la fois bibliographie courante et critique des ouvrages savants, bulletin nécrologique de la République des lettres, compte-rendu des « nouvelles découvertes qui se font dans les arts et les sciences » comme des décisions juridiques qui affectent l’évolution du droit.

En dépit d’une histoire éditoriale un peu chaotique à ses débuts, avant que la publication ne soit progressivement prise en charge par les institutions savantes de la monarchie française (académies et bibliothèque du Roi), le Journal des savants connut un succès très rapide, attesté par l’apparition précoce de contrefaçons et de formules éditoriales concurrentes.