L'Afrique

Le commencement de l'Afrique est aux limites de l'Égypte et de la ville d'Alexandrie, là où se trouve la cité de Paréthonium sur cette Grande Mer qui baigne intérieurement toutes les contrées et terres centrales. De là, passant par les lieux que les indigènes appellent Catabathmon, non loin du camp d'Alexandre le Grand et au-dessus du las Chaléarzus, puis obliquant juste à côté du territoire des Oasites d'amont, par les déserts éthiopiens elle atteint l'Océan méridional. Les bornes de l'Afrique à l'ouest sont les mêmes que celles de l'Europe, c'est-à-dire l'embouchure du détroit de Gadès.

Là encore la mappemonde suit les repères traditionnels : l'Égypte, les monts Catabathmon – le camp d'Alexandre, le mont Atlas et les îles de Gadès auxquels elle ajoute une longue légende :

Le nom de l'Afrique vient d'Afer, l'un des descendants d'Abraham. Elle commence sur les rives du Nil, se poursuit vers le sud puis s'étend vers l'occident. Sa première province est la Libye. Puis la Cyrénaïque ou Pentapole [...] puis la Tripolitaine [...] la Byzacène, Carthage, la Gétulie, la Numidie et la Maurétanie.
   


 L'évêché d'Hippone
C'est toute l'Afrique romaine décrite par Lucain dans la Phardale et par Salluste dans le De belle jugurthino qui est reprise ici à travers ses villes, ses provinces, sa faune et ses merveilles. Une Afrique évangélisée par saint Marc et où saint Augustin fut évêque d'Hippone. Une Afrique devenue depuis longtemps mythique, depuis que les conquêtes arabes du VIIIe siècle l'ont fait basculer dans un autre monde. Au XIIe siècle, et encore au début du XIIIe siècle, les Occidentaux n'en veulent rien savoir, même si apparaissent ici et là des toponymes nouveaux comme morrocia. Ce monde disparu persiste pour quelque temps encore dans les mémoires. Un siècle plus tard, sur l'Atlas catalan, les réalités nouvelles auront repris leurs droits.