La terre des hommes
 

Outre ses trois grandes parties, la terre est subdivisée en régions, provinces, peuples... héritage d'une topographie ancienne datant souvent de l'Empire romain. Les villes y apparaissent comme les marques par excellence de la présence humaine dans ce qu'elle a de plus civilisé.
   

 


 Jérusalem

Des villes, symboles de l'humanité


Villes forteresses ceintes de murailles, châteaux, tours sont autant de marques présentes ou passées de la présence des hommes :
- la tour de Babel dresse sa haute silhouette à travers la Mésopotamie ;
- Jérusalem, au centre du monde, véritable ombilic, fait communiquer le monde des vivants et celui des morts par la présence du Christ ressuscité, en même temps qu'elle ouvre l'horizon humain vers des espaces supérieurs ;
- Rome est représentée sous la forme d'un plan, avec la figure d'un lion. Selon Honorius Augustodunensis, les villes autrefois avaient en effet la forme d'animaux : Rome celle d'un lion, le roi des animaux, Brindisi celle d'un cerf, Carthage celle d'un bœuf et Troie la forme d'un cheval ;
- Carthage la Grande, apparaît face à Rome, sur la côte d'Afrique.


 La tour de Babel


 Rome                                         Carthage


 Aix-la-Chapelle


 Brunswick                                Paris
   

 

Progressivement, les capitales d'hier, sans disparaître, du moins dans la mémoire, cèdent la place à celles d'aujourd'hui, dans le cadre de cette translation du savoir et du pouvoir depuis l'Orient jusqu'à l'Occident. À Babylone, à Carthage, capitales d'empires défunts, succèdent aujourd'hui :
- Aix-la-Chapelle, près des sources chaudes ;
- Brunswick, la nouvelle ville du lion ;
- Paris, capitale intellectuelle de l'Occident....
   

 


 Île de Reichenau

Lieux de culte et lieux sacrés


La mappemonde offre un foisonnement de villes, de châteaux mais aussi d'églises et de tombeaux. L'auteur s'est plu à repérer les lieux de culte dédiés à saint Maurice, protecteur du couvent d'Ebstorf. Ailleurs, par exemple dans l'île de Reichenau, il note la présence du monastère dédié à saint Georges, de celui consacré à Notre-Dame. Mais surtout, ce sont les tombeaux des saints, et particulièrement des apôtres, qui retiennent son attention : la terre qu'ils ont évangélisée, où ils ont semé la parole, qu'ils ont fait germer par leur sang, est maintenant tout entière rachetée dans les bras du Rédempteur.
Ainsi, en Inde se dresse le tombeau de saint Thomas ; à côté de l'arche de Noé, en Arménie, celui de saint Barthélemy  ; en Cappadoce, celui de saint Philippe ; de saint Marc, à Alexandrie ; en Espagne celui de l'apôtre Jacques.
Autant de lieux, soigneusement relevés, où les apôtres ont prêché, souffert, péri... faisant ainsi de la terre, une terre sacrée, un immense reliquaire.

Tombeau de saint Bathélemy


 Tombeau de saint Thomas        Tombeau de saint Philippe
   

  Face au foisonnement des villes, rares sont les espaces dévolus à la seule végétation ou au règne animal. C'est seulement aux marges de la terre que les hommes admettent ce qu'ils n'ont pas encore domestiqué.