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Du jeu de guerre au jeu courtois Le jeu proprement dit devient rapidement la distraction
favorite de l'aristocratie européenne : il n'existe pas de
château en Europe où les fouilles archéologiques n'aient
révélé la présence du jeu. La raison de son
immense succès réside dans son adaptation aisée à
la civilisation occidentale, tout aussi militarisée que l'Orient.
Il a suffi de substituer aux pièces trop orientalisantes des équivalents
européens : l'éléphant indien a laissé
la place au fou, le quadrige à la tour, le shah terme
qui a donné naissance au mot "échecs" au roi et le
conseiller du roi (le vizir) à la reine qui, au Moyen Âge,
jouissait d'une autonomie beaucoup plus réduite qu'aujourd'hui. |
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Le passage de l'armée à la cour reflète les pratiques sociales du jeu. Innombrables sont jusqu'au XVIe siècle les documents écrits et figurés qui mettent en scène des rois, des princes, des seigneurs et de nobles dames jouant aux échecs. Il est même permis de se demander si la cour échiquéenne n'a pas parfois servi de modèle non pas seulement de reflet aux cours véritables. Ainsi, le personnage du "fou de cour" est inconnu des premières cours féodales mais présent dans de nombreuses cours royales et princières à la fin du Moyen Âge et au début des temps modernes. Son origine reste obscure. Est-il sorti tout droit du jeu d'échecs ? Parce qu'il avait un rôle et un rôle important sur l'échiquier, ne devait-il pas aussi en avoir un semblable dans chaque cour véritable ? |