"Mon secret, écrivait Paul Valéry dans ses Carnets, réside dans
une image que je pourrais beaucoup plus dessiner que décrire,
mais je ne puis guère le dessiner non plus."
La page est le théâtre d’une double limite de l’écriture : elle ne
peut pas montrer, parce qu’elle repose sur un chiffrage qui abolit
toute ressemblance du signe à ce qu’il désigne ; elle ne peut pas
parler car elle ne restitue pas les intonations du discours.
En raison de cette double "insuffisance" de l’écriture, l’image
occupe dans la page une place privilégiée, soit que, dans une
histoire pleine de mariages, de divorces et de trahisons, elle
emmêle et sépare tour à tour l’illustration et le texte, soit qu’elle
travaille le texte même, le soulève, l’anime jusqu’à y faire revivre
les couleurs de la voix.