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En Chine : une écriture en usage depuis 3500 ans

Inscriptions oraculaires
Inscriptions oraculaires

Bibliothèque nationale de France

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En Chine, les premiers textes connus sont des textes divinatoires gravés sur os ou plastrons de tortues. Parmi les écritures en usage aujourd’hui, l’écriture chinoise est sans doute la plus vieille.

Divination et écriture

Datés à partir du 14e siècle avant notre ère, les plus anciens vestiges de l’écriture chinoise sont des inscriptions oraculaires qui témoignent de la relation originelle entre la divination et l’écriture : le devin apposait des tisons incandescents sur la face interne d’un plastron de tortue, puis interprétait les craquelures produites par la chaleur sur la face externe ; il consignait ensuite le résultat de sa divination sur la carapace, à proximité des craquelures. Il s’agit déjà d’un système pictographique cohérent, bien que les graphies n’en soient pas encore stabilisées.

Inscription oraculaire
Inscription oraculaire |

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / image RMN-GP

Prolifération des caractères et pérennité de l’écriture

D’autres inscriptions, fondues dans le bronze des vases rituels, permettent de suivre l’évolution de l’écriture du 12e au 3e siècle avant notre ère : on observe un grand nombre de variantes graphiques pour un même caractère et une écriture de plus en plus complexe.

Recueil de frottis d’inscriptions
Recueil de frottis d’inscriptions |

 Bibliothèque nationale de France

Po-ting Ho
Po-ting Ho |

© photo Musée Guimet, Droits réservés

Au 3e siècle avant J.-C., l’empereur Qin Shihuang (221-210), englobant l’écriture dans sa volonté d’unification de la Chine, demande à son ministre LI Si de mettre un terme à la prolifération anarchique des caractères. LI Si établit une liste de 3 000 caractères dont il fixe la forme. Cependant, le nombre de caractères ne va cesser d’augmenter pour dépasser aujourd’hui 50 000 signes, dont 3000 d’usage courant. Cette tendance à la prolifération, répondant à un enrichissement quasi permanent du lexique, est rendue possible par la nature même des caractères. Elle explique la grande pérennité de cette écriture.

Explication des formes simples et analyse des formes dérivées
Explication des formes simples et analyse des formes dérivées |

© Bibliothèque nationale de France

Provenance

Cet article provient du site L’aventure des écritures (2002).

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