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Codex de Dresde

La notation « maya » des nombres
Codex de Dresde
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Comme la majorité des peuples amérindiens, les Mayas comptent en base vingt, c’est-à-dire qu’ils regroupent les unités par paquets de vingt et changent d’ordre à ce moment-là. La base dix est celle qui nous paraît la plus naturelle, mais, à l’image des Sumériens, nous utilisons quotidiennement la base soixante pour mesurer le temps : une minute compte soixante secondes et une heure soixante minutes.

Au nombre de dix-neuf, les unités de premier ordre du système Maya sont représentées par des points et des traits : un point représente l’unité ; un trait horizontal ou vertical, le regroupement de cinq unités ; on complète ce trait par un à quatre points à côté ou au-dessus pour aller jusqu’à neuf ; deux traits valent dix ; ils sont complétés par des points pour aller jusqu’à quatorze ; trois traits valent quinze, et sont complétés par des points pour atteindre dix-neuf. Cette notation, très figurative, rappelle le système romain et laisse supposer que les Mayas comptaient sur les doigts de leurs mains et de leurs pieds.

Les nombres au-delà de vingt s’écrivent sur une colonne verticale comprenant autant de niveaux qu’il y a d’ordres d’unités. L’absence d’unité à un niveau donné est figurée par un coquillage, qui tient lieu de zéro dans cette écriture de position. Ce zéro ne joua toutefois pas tout son rôle dans la pratique des opérations arithmétiques car le système maya présente une irrégularité probablement à mettre en relation avec le calendrier : le troisième étage qui aurait dû en base 20, correspondre à des valeurs multipliées par 20x20, soit 400, correspond à des valeurs multipliées par 18x20, soit 360, approximativement l’année solaire. La base 20 reprend ensuite un fonctionnement normal.

Les codex, traités d’astronomie maya, constituent des témoignages précieux révélant l’existence chez les Mayas d’un système d’écriture de position et la présence du zéro.

Le codex de Dresde est l’un des quatre documents de ce type qui nous soit parvenu, sans doute le plus beau et le plus complexe. Il est daté des dernières décennies de la période de la conquête espagnole et est probablement l’œuvre de plusieurs scribes. On distingue très bien les chiffres sur ces pages décrivant un rituel d’offrandes aux Pluies.

© Sächsische Landesbibliothek (Tous droits réservés)

  • Date
    Seconde moitié du 16e siècle
  • Lieu
    Amérique centrale
  • Description technique
    Papier d’écorce enduit de gypse, feuille : h. 20,5 cm x 3,56 m de long, pliée en pages
  • Provenance

    Dresde, Sächsische Landesbibliothek, p. 30 et 31

  • Lien permanent
    ark:/12148/mm1062003112