Les novices au travail

 

Nous les enfants, nous te demandons, maître, de nous apprendre à bien parler latin, parce que nous sommes ignorants et nous le parlons mal (...). Le maître : Acceptez-vous d'être battus pour apprendre ? Les disciples : C'est mieux que de rester ignorants. Mais nous savons que tu ne nous donneras pas de coups, à moins que nous ne les méritions. Le maître : Pense à ce que tu vas me dire. Quelle est ta profession ? Le disciple : Je suis moine, et je chante sept fois par jour avec mes frères, et j'apprends à lire et à chanter, mais cependant je voulais apprendre à bien parler la langue latine. Le maître : Je vous demande donc pourquoi vous apprenez avec tant d'ardeur. Les disciples : Parce que nous ne voulons pas être comme des animaux qui ne savent rien sinon manger de l'herbe et boire de l'eau.

     
  Extrait du Colloque d'Aelfric, Analecta Anglo-Saxonica (Éd. Thorpe, Londres, 1868, cit. et trad. dans P. Riché, De l'Éducation antique..., p. 97-98)

 



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