|
||
|
Le roi Rivalin confia son enfant chéri à une nourrice qui prit soin de lui. Elle l'éleva jusqu'au jour où il put monter à cheval. Peu de temps après, le roi Rivalin confia son fils bien-aimé à un écuyer qui avait nom Kurneval. Celui-ci s'entendait à lui enseigner les règles de la courtoisie. Entre autres choses, il apprit à l'enfant à jouer de la harpe et à chanter. Jamais on ne vit, avant ou après lui, enfant mieux enseigné. Il n'oublia rien qui p. ût lui valoir estime et louange. Il lui donna aussi largement l'occasion de jouer avec d'autres enfants. En outre, il lui apprit à être très adroit de ses mains et de ses jambes : à lancer des pierres, à courir et à sauter, à lutter avec habileté, à lancer le javelot avec force, comme un vaillant guerrier. Il lui apprit à être prodigue de ses biens, à chevaucher en portant l'écu, tel un chevalier, et à frapper de l'épée dans les batailles. Il lui enseigna à parler en homme bien élevé et à ne jamais manquer à sa parole, et il lui dit que s'il avait la folie d'être un menteur, il serait méprisé. |
|
E. von Oberg, Tristran, éd. et trad. D. Buschinger et W Spiewok, p. 46-47. XIIe siècle |
||