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Abondamment signalés dans les enluminures et
les sources écrites, souvent retrouvés par les archéologues,
les jouets ne manquent pas. Mais ils diffèrent en qualité
selon les milieux sociaux. Aux riches et aux enfants de l'aristocratie,
les soldats de plomb, les canons en miniature, les échecs, les
dînettes d'étain, les poupées sculptées parées
de beaux habits. Aux pauvres, les poupées de chiffon et de paille,
les jouets fabriqués de bric et de broc : objets modelés
dans l'argile, petits cailloux, noix en guise de billes, osselets récupérés
dans les déchets alimentaires, cerceaux en cercles de tonneau,
pots de terre en guise de ballons, balais transformés en cheval-bâton
Aux enfants des villes et des châteaux, les spectacles de marionnettes.
Aux enfants des campagnes, les jeux dans la nature et la participation
aux fêtes et aux danses paysannes. Pour tous, les jeux saisonniers :
bulles de savon en été, boules de neige en hiver...
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Jeux et jouets ont souvent pour mission d'initier les
enfants à leurs rôles sociaux ultérieurs. Les petits
paysans tirent des charrettes en miniature dans la cour de la ferme, les
enfants des ports jouent avec des bateaux de bois dans les rigoles de
la ville, les enfants des châteaux jouent à la guerre et
font des châteaux de sable
On ne voit guère de filles
jouer aux petits soldats ou chevaucher un balai ; mais les garçons
comme les filles ont des poupées et des dînettes (le métier
de cuisinier est, en milieu aristocratique et en ville, un modèle
de profession masculine). On offre aussi des jouets aux petits malades,
pour les distraire et les consoler.
À côté des jouets de fortune, objets domestiques détournés
ou substituts trouvés dans la nature, il existe de véritables
produits fabriqués : certains sont façonnés
à temps perdu par les parents, d'autres font l'objet d'un achat,
voire d'une fabrication en nombre (sifflets, grelots). Ces pratiques démontrent
l'intérêt porté à l'enfance par la société
médiévale.
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