Décembre, de 66 à 72 ans, le temps de mourir
Livre d'heures à l'usage de Paris
France, 1522.
Paris, BnF, Réserve des livres rares, B-2940
© Bibliothèque nationale de France
Le diagnostic négatif du médecin est corroboré par la dernière image, qui identifie le mois de décembre à la mort. L'homme est couché dans son grand lit à baldaquin, entouré d'un prêtre qui vient recueillir ses dernières volontés, le confesser et lui donner l'extrême-onction, d'un clergeon, et des femmes de la famille. L'épouse, à droite, se lamente, mains jointes, de même que les filles de l'agonisant, à son chevet. Le mourant tient entre ses mains une chandelle allumée qui symbolise toute son existence : son dernier souffle va éteindre la flamme. Le cycle de la vie est achevé : l'enfant qui soufflait dans son ballon a rejoint le vieillard qui va souffler sa dernière bougie… Dans l'autre cycle d'image, antérieur, au chevet du lit (qui n'est pas encore à baldaquin, une création des dernières années du XVe siècle) est accrochée une image de piété (la Vierge à l'Enfant, avocate des mourants auprès du Christ) et, à son côté, un petit pot posé sur un tabouret contient de l'eau de rose qui sert à ranimer le mourant le temps de sa confession et de ses adieux à ses proches. C'est l'épouse qui l'aide à tenir sa chandelle funèbre, cette image confirmant la dévolution féminine du livre. Le prêtre se charge, quant à lui, d'asperger le mourant d'eau bénite. À l'arrière-plan, pleure une femme chargée du panier d'osier dans lequel est transporté l'urinal : juste auparavant, elle s'est rendue chez le médecin pour faire examiner les urines du vieillard afin de savoir si la mort était imminente et s'il fallait faire venir le prêtre.
 
 

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