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Les jours de marché,
les enfants se laissent captiver par les spectacles de marionnettes, les
bonimenteurs, les funambules, les acrobates, les montreurs d'animaux savants,
domestiques ou sauvages. Ils assistent également aux "entrées
royales", le nouveau roi étant parfois à peine plus
âgé qu'eux, ainsi qu'aux fêtes d'adoubement où
de jeunes nobles sont sacrés chevaliers par centaines, comme en
1313. Le spectacle de la rue a de quoi fasciner la jeunesse : ludiques,
politiques ou religieuses, les représentations gratuites de tous
ordres sont monnaie courante. Les processions festives et les jeux qui
scandent et interrompent le temps du travail sont l'occasion d'assurer
la cohésion et d'affirmer l'identité d'une ville ou d'un
quartier, et de renouveler l'adhésion à la foi en participant
aux fêtes religieuses. Il existe en effet au Moyen Âge un
lien étroit entre la religion et la fête. |
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et acteurs
Les enfants ne se contentent pas de regarder passer
les processions de pèlerins ou de flagellants, ils participent
aussi au déroulement des fêtes religieuses et aux mystères
joués sur les parvis.
Le jour du carnaval, ils courent derrière les chars et sont même
les acteurs des pantomimes qui s'y jouent.
Les enfants sont eux-mêmes acteurs des fêtes urbaines, civiles
ou religieuses. Avec les jeunes filles de nobles familles, richement habillées
aux frais des associations de métiers, les enfants des bourgeois
jouent un rôle actif dans les tableaux vivants des entrées
royales. Formant une haie d'honneur au prince et brandissant un panneau
peint aux armes de la France, ou installés sur des estrades, ils
sont alignés le long des rues, vêtus de robes blanches – symbole
d'innocence – et couronnés de fleurs. Il en va de même
lors des baptêmes, et même lors des funérailles royales
: tous les enfants de la ville, cette fois vêtus de noir, sont invités
à s'incliner sur le passage du convoi. Ainsi participent-ils pleinement
au deuil général, dans une intimité avec les rites
de la mort inimaginable aujourd'hui. |
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Lors de fêtes données en l'honneur des rois,
les enfants des villes sont les acteurs de tournois burlesques, tel le "tournoi
d'enfants qui n'avaient pas plus de dix ans", donné en représentation
à Paris en 1331. On les voit opposés en courses publiques,
qui succèdent en général aux concours de lutte ou de
tir et aux courses à pied des prostituées municipales, au
grand amusement des bourgeois. |