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Ces défaites s’ajoutent
aux crises du XIVe siècle et ne manquent
pas d’assombrir le paysage de cette fin du Moyen Âge, parfois
appelée l’"automne du Moyen Âge” ou le “temps
des malheurs”.
La guerre a des conséquences dramatiques : désorganisation
de l’économie (de la production comme des réseaux
de distribution), destruction des récoltes et des habitations,
pillages et violences. L’absence des seigneurs, enrôlés
dans des actions militaires, désorganise les seigneuries et prive
les paysans de leur défenseur attitré. La production agricole,
vitale pour nourrir les villes, connaît des difficultés.
La fiscalité royale augmente considérablement et de façon
dramatique pour des populations appauvries, mais obligées de participer
à l’effort de guerre. Les investissements productifs périclitent
au profit des investissements non productifs (armes et ouvrages de défense).
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À la fin du Moyen Âge,
les classes laborieuses montrent à plusieurs reprises qu’elles
peuvent devenir des classes dangereuses : des commotions urbaines secouent
le royaume de France quand la crise du XIVe siècle
commence à faire sentir ses effets sur les plus démunis.
Dans Paris, devenue le centre de décision politique du pays, éclatent
les poussées revendicatives, comme celle d’Étienne
Marcel en 1356-1358. |
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Cependant, au milieu des
crises de l’"automne du Moyen Âge”, émergent
les grandes villes de foire (Venise, Milan, Gênes, Florence, Cologne,
Lübeck, Bruges, Gand, Anvers,) et les capitales des États-nations
(Paris, Londres, Barcelone, Naples). Elles dominent une masse de centres
urbains de toutes tailles, travaillés eux aussi par la pression
fiscale des États, les crises liées à la guerre de
Cent Ans et à la Grande Peste (1348 et ses retours cycliques).
Malgré ces crises, à la fin du Moyen Âge, l’urbanité
est devenue un mode de vie, une culture, une mentalité et un lieu
de pouvoir avec lequel l’Église et la monarchie doivent compter.
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