Jacques Rigaud (1681?-1754), graveur, 1736.
Dès le début du XVIII
e siècle, la duchesse du Maine (1676-1753) tient salon dans son château de Sceaux, où elle accueille les écrivains et les artistes de l’époque. Des fêtes et des nuits costumées ont lieu dans le parc, notamment les « grandes nuits », pendant lesquelles, à la lumière des torches, les invités jouent ou font jouer des œuvres écrites dans la journée. Le château de Sceaux devient ainsi « le temple des galanteries délicates et des gracieuses frivolités », contrastant avec la morosité du Versailles de Louis XIV déclinant. La duchesse poursuit son activité sous la Régence, sous Louis XV, et jusqu’à sa mort, en 1753. Tous les gens d’esprit de l’époque se pressent à ses divertissements littéraires : Voltaire, Émilie Du Châtelet, Marie du Deffand, Montesquieu, d’Alembert, le président Hénault, le futur cardinal de Bernis, Henri François d'Aguesseau, le poète Jean-Baptiste Rousseau, le dramaturge Antoine Houdar de La Motte, l’abbé Mably, le cardinal de Polignac, le comte de Caylus... C’est dans ce cadre festif qu’en 1747 Voltaire écrit en une journée
Zadig, qu'il fait jouer dans le parc le soir même.
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Les « grandes nuits » de Sceaux : le théâtre de la duchesse du Maine (Adolphe Jullien, 1876)
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