Vue perspective de la ville de Chaux
Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), dessinateur ; Pierre-Gabriel Berthault (1737-1831), graveur, 1804.
Eau-forte
BnF, département des Estampes et de la Photographie, Ha Mat.-1 (1)-Boîte fol.
© Bibliothèque nationale de France
Parmi les architectes, Claude-Nicolas Ledoux (1736-1806), inspecteur général des Salines, est sans doute celui qui a poussé le plus loin la réflexion sur l'« utopie sociale ». Il est chargé de construire une manufacture pour l'exploitation du sel à Arc-et-Senans (Doubs), près de la forêt de Chaux. Influencé par la philosophie de Rousseau, il combine une usine modèle à une ville idéale. L'usine, construite partiellement, s'inscrit dans un cercle parfait, inspiré de la course du Soleil. Abandonnée en 1895 puis pillée et délabrée, elle est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1982 et a fait l'objet de restaurations.
Sa description de la ville idéale de Chaux, qui ne sera jamais construite, apparaît comme une préfiguration des systèmes communautaires du XIXe siècle inspirés de Saint-Simon et du phalanstère de Fourier : « Les ouvriers sont logés sainement, les employés commodément ; tous possèdent des jardins légumiers qui les attachent au sol. » Ledoux « souhaite l’amélioration du niveau de vie des ouvriers et veut promouvoir dans sa cité un meilleur mode d’existence, plus sain et plus joyeux ». Avec cette cité construite à partir de rien en pleine campagne, la nature fait partie intégrante du projet, et annonce les cités-jardins du XIXe siècle.
Ledoux abandonne aussi la représentation architecturale du statut social : « Pour la première fois, on verra sur la même échelle la magnificence de la guinguette et du palais. »

En savoir plus :
- Ledoux, L'Architecture considérée sous le rapport de l'art, des mœurs et de la législation
- Album sur la saline d'Arc-et-Senans
 
 

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