Zadig retrouve Astarté
1750 ?.
Impression sur étoffe
BnF, département des Estampes et de la Photographie, TB-324-PET FOL
© Bibliothèque nationale de France
L’Orient offre des thèmes et des décors neufs aux écrivains et aux artistes. Racine donne l'exemple avec sa pièce Bajazet (1672), qui met en scène des passions barbares sur fond d’histoire ottomane. Chez Molière, l’irruption du Grand Mamamouchi dans Le Bourgeois gentilhomme (1670) est prétexte au burlesque et à la bouffonnerie. Au théâtre et à l’opéra, ces figures n'ont d'oriental que les costumes et les noms. Avec Crébillon fils (Le Sopha, 1741) ou Diderot (Les Bijoux indiscrets, 1743), ce sont des récits graveleux qui dépeignent, sous les couleurs d’un Orient de fantaisie, la chronique scandaleuse du temps. La dénonciation du despotisme oriental est souvent une manière de critiquer notre propre régime politique, comme dans les Lettres persanes (1721), de Montesquieu. Inversement, l'apparition de personnages orientaux peut faire valoir une sagesse plus tolérante, moins dogmatique que le christianisme, comme dans Zadig (1737), conte de Voltaire, avec son héros éponyme, sage et philosophe. Dans tous les cas, l’Orient est un miroir destiné à nous renvoyer un double inversé.
 
 

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