Traduit en français en 1414 par Laurent de Premierfait, le Décaméron de Boccace connut très tôt un succès durable. Recueil de cent nouvelles contées par sept jeunes femmes et trois jeunes gens, le récit, situé par l'auteur durant la grande peste de 1348, forme un contrepoint plaisant à la macabre épidémie, en même temps qu'il rappelle la retraite nécessaire à toute société idéale où la parole peut librement se déployer. Abondamment illustré dans maints exemplaires somptueux, il est ici présenté dans un manuscrit sorti de l'atelier d'un enlumineur rouennais de grand talent, dit "le maître de l'échevinage de Rouen", du nom de la riche bibliothèque pour laquelle fut exécutée une bonne part de son œuvre.