Cimetière des Innocents
Partie du cimetière qui donne sur la rue aux Fers
Charles-Louis Bernier (1755-1830), dessinateur, Paris, 1786.
Contre-épreuve d'un dessin à la mine de plomb (22,8 x 43,5 cm)
BnF, Estampes et photographie, RESERVE FOL-VE-53 €
© Bibliothèque nationale de France
A l’époque mérovingienne, le cimetière des Innocents était aux abords de Paris. Dès le XIIe siècle, avec l’extension de la capitale, il est dans la ville. Les personnes mortes lors d’épidémies y étaient enterrées dans des fosses communes. Au XIVe siècle, le sol regorgeait de tant de cadavres que des charniers ont été créés au-dessus des arcades pour y déposer les ossements, l’air étant censé les réduire en poudre plus rapidement. Mercier salue l’ordre de fermeture, en 1780, de ce cimetière intramuros aux exhalaisons malsaines : « Le danger était imminent ; le bouillon, le lait se gâtaient en peu d’heures dans les maisons voisines du cimetière ; le vin s’aigrissait lorsqu’il était en vidange ; et les miasmes cadavéreux menaçaient d’empoisonner l’atmosphère. Il était temps qu’on élevât une barrière contre la vapeur méphitique que cet antre de la mort exhalait […] » (Extrait de Le Tableau de Paris, Louis-Sébastien Mercier, "Cimetière fermé", chap. DCCLII, t. IX) En 1785, les ossements sont transférés dans les « catacombes », les anciennes carrières, qu’on peut visiter aujourd’hui (à Denfert-Rochereau). Une fois le cimetière rasé, le site est devenu un marché aux herbes et aux légumes.
 
 

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