Portrait de Mme Du Bocage
Estampes relatives à l'Histoire de France, tome 146, 1802-1803
Melle Loir, peintre ; Tardieu fils, graveur.
BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE QB-201 (146)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Anne-Marie Le Page appartient à la grande bourgeoisie et reçoit une éducation soignée (elle lit le grec et le latin et parle plusieurs langues étrangères). À la suite de son mariage avec Pierre-Joseph Fiquet Du Bocage, elle s’installe à Paris en 1733. En 1745, elle reçoit le prix de l’Académie de Rouen. Elle compose aussi bien des poèmes que des pièces de théâtre (Les Amazones) ou encore un poème épique (La Colombiade), s’illustrant ainsi dans des genres littéraires traditionnellement réservés aux hommes. Qualifiée de « dixième muse », Anne-Marie Du Bocage tient rue Saint-Roch un salon dans lequel elle accueille les grands intellectuels du temps. Au cours des années 1750, elle voyage en Angleterre, en Hollande et en Italie où elle reçoit un accueil triomphal (à son retour elle publie Lettres sur l’Angleterre, la Hollande et l’Italie). Anne-Marie Du Bocage appartient pendant près d’un demi-siècle à l’intelligentsia européenne. Ruinée à la Révolution, elle meurt en 1802. Seules ses Lettres seront rééditées au XIXe siècle.