Paris : La Samaritaine, sur le Pont-Neuf
Paris, v. 1750.
BnF, département des Estampes et de la photographie, LI-72 (1)-FOL
© Bibliothèque nationale de France
Dans son roman utopique, L'An 2440 (1771), Louis-Sébastien Mercier imagine une circulation fluide, et non pas encombrée comme celle qu’il décrira dans le Tableau de Paris dix ans plus tard.
« Je remarquai que tous les allants prenaient la droite, et que les venants prenaient la gauche. Ce moyen si simple de n’être point écrasé venait d’être imaginé tout à l’heure, tant il est vrai que ce n’est qu’avec le temps que se font les découvertes utiles. On évitait par-là les rencontres fâcheuses. Toutes les issues étaient sûres et faciles : et dans les cérémonies publiques où se trouvait l’affluence de la multitude, elle jouissait d’un spectacle qu’elle aime naturellement, et qu’il aurait été injuste de lui refuser. Chacun s’en retournait paisiblement chez soi, sans être ou froissé ou mort. Je ne voyais plus le coup d’œil risible et révoltant de mille carrosses mutuellement accrochés demeurer immobiles pendant trois heures, tandis que l’homme doré, l’homme imbécile qui se faisait traîner, oubliant qu’il avait des jambes, criait à la portière, et se lamentait de ne pouvoir avancer. Le plus grand peuple formait une circulation libre, aisée et pleine d’ordre. » (L'An 2440)
 
 

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