Marquise de Brinvilliers
Estampes relatives à l'Histoire de France, tome 55, 1676-1677
Estampe : lithographie
BnF, département des Estampes et de la photographie, RESERVE FOL-QB-201 (55)
© Bibliothèque nationale de France
L’arrestation de la marquise de Brinvilliers en 1676 marque le début de l’affaire des poisons. Les rumeurs se propagent et plusieurs personnalités de la Cour sont inquiétées, dont Madame de Montespan, favorite du roi. Le lieutenant de police de Paris, Gabriel Nicolas de La Reynie, est chargé d’enquêter jusqu’en 1682, date où Louis XIV étouffe l’affaire. Il fera brûler tous les papiers afférents quelques années plus tard.
Dans plusieurs de ses lettres Madame de Sévigné évoque l’affaire des poisons, surtout elle rapporte la fascination qu’exercent les exécutions publiques sur le peuple de Paris, petits et grands, pour une fois, rassemblés. « À six heures on l’a menée nue en chemise et la corde au cou, à Notre-Dame, faire l’amende honorable ; et puis on l’a remise dans le même tombereau, où je l’ai vue, jetée à reculons sur de la paille, avec une cornette basse et sa chemise, un docteur auprès d’elle, le bourreau de l’autre côté : en vérité cela m’a fait frémir. Ceux qui ont vu l’exécution disent qu’elle a monté sur l’échafaud avec bien du courage. Pour moi, j’étais sur le pont Notre-Dame, avec la bonne d’Escars ; jamais il ne s’est vu tant de monde, ni Paris si ému ni si attentif ; et demandez-moi ce qu’on a vu, car pour moi je n’ai vu qu’une cornette ; mais enfin ce jour était consacré à cette tragédie. J’en saurai demain davantage et cela vous reviendra. » (Lettre du 17 juillet 1676)
L’affaire Brinvilliers donne lieu à des adaptations théâtrales et fait partie de la série de roman, les « Crimes célèbres », d’Alexandre Dumas (1839-1840), qui s’appuie sur les lettres de Madame de Sévigné, les documents du procès et la Relation de la mort de la Brinvilliers par l’abbé Pirot.