Manuscrit autographe
Le Mariage de Figaro
Pierre Augustin Caron de Beaumarchais (1732-1799).
BnF, département des manuscrits, Français 12544
© Bibliothèque nationale de France
L’histoire de la représentation du Mariage de Figaro ou la folle journée connaît presque autant de rebondissements que la pièce en comporte. Présentée à la Comédie-Française en 1781, favorablement accueillie par les comédiens et le censeur (Coqueley de Chaussepierre), elle est pourtant censurée par Louis XVI et ne sera jouée qu’en 1784. Son interdiction attise la curiosité des grands du royaume, y compris du clergé : Beaumarchais accorde des lectures privées comme autant de faveurs. Une représentation à l’Hôtel des Menus Plaisirs est accordée puis retirée par ordre royal. Trois mois plus tard, le duc de Vaudreuil obtient du roi le droit d’une représentation privée au château de Gennevilliers en l’honneur du comte d’Artois et de la duchesse de Polignac, elle a lieu le 18 septembre en présence de trois cents spectateurs. Beaumarchais persiste et réclame régulièrement de nouveaux censeurs qui jugent la pièce représentable, sous réserve de corrections que Beaumarchais accepte. Enfin, le 31 mars 1784, le roi lève l’interdiction de représentation.
La première à la Comédie-Française, le 27 avril 1784, est un triomphe sans précédent. Dès le matin, la foule se presse pour pouvoir acheter des billets : « les cordons bleus confondus dans la foule et se coudoyant avec les Savoyards, la garde dispersée, les portes enfoncées, les grilles de fer brisées sous les efforts des assaillants » rapporte Fleury. La pièce est jouée 67 fois et laisse à la Comédie-Française un bénéfice de plus de 200 000 livres et à l’auteur de 41 000, des sommes encore jamais atteintes. Les critiques et attaques dans les journaux ne sont pas absentes, mais la polémique participe au succès de la pièce, et comme dirait Figaro « que sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ; et qu’il n’y a que les petits hommes qui redoutent les petits écrits. » (V, 3)
 
 

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