Solutio Perfecta (La solution parfaite)
XVIIe siècle.
Manuscrit à peintures, 72 folios (16,9 x 10,9 cm)
BnF, Bibliothèque de l'Arsenal, MS 975, fol. 13, planche 3
© Bibliothèque nationale de France
« Je possédais selon elle [Mme d'Urfé], non seulement la pierre, mais le colloque avec tous les esprits élémentaires. Elle me croyait par conséquent maître de bouleverser toute la terre, de faire le bonheur et le malheur de la France, et elle n'attribuait la nécessité où j'étais de me tenir caché qu'à la juste crainte que je devais avoir d'être arrêté et enfermé, car cela, selon elle, devait être immanquable, d'abord que le ministère eût pu parvenir à me connaître. Ces extravagances venaient des révélations que son Génie lui faisait pendant la nuit, et que sa fantaisie exaltée lui faisait croire réelles. M'en rendant compte de la meilleure bonne foi du monde, elle me dit un jour que son génie l'avait convaincue qu'étant femme je ne pourrais pas lui faire obtenir le dialogue avec les Génies, mais que je pouvais, moyennant une opération qui devait m'être connue, la faire passer en âme dans le corps d'un enfant mâle né d'un accouplement philosophique d'un immortel avec une mortelle, ou d'un mortel avec une femme de nature divine. »

(Histoire de ma vie, II, p. 97-98.)
 
 

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