Génie du christianisme, ou Beautés de la religion chrétienne
Tome 1
François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur, Paris, Ed. Migneret, 1802.
5 vol. ; in-8
BnF, Réserve des livres rares, D-21462 (1)
© Bibliothèque nationale de France
C'est selon Chateaubriand lui-même un double deuil (la mort de sa mère et celle de sa sœur en 1798) qui l'incite à écrire le Génie du Christianisme ou Beautés de la Religion chrétienne. Il avait publié en 1796-1797 un Essai sur les révolutions, qui réduisait le christianisme à un simple fait historique et social. Avec le Génie du Christianisme, il opère une étonnante conversion.
Le Génie du Christianisme paraît en France en 1802, juste après la réconciliation entre l'Église et l'État, et à un moment où le pays sort du chaos révolutionnaire et aspire à un renouveau religieux. Ce livre remporte un immense succès, l'auteur ayant su capter les aspirations de l'époque.
Chateaubriand résume lui-même sa pensée :
« De toutes les religions qui ont jamais existé, la religion chrétienne est la plus poétique, la plus humaine, la plus favorable à la liberté, aux arts et aux lettres. Le monde moderne lui doit tout, depuis l'agriculture jusqu'aux sciences abstraites, depuis les hospices bâtis pour les malheureux jusqu'aux temples élevés par Michel-Ange et décorés par Raphaël. Il n'y a rien de plus divin que sa morale, rien de plus aimable, de plus pompeux que ses dogmes, sa doctrine et son culte ; elle favorise le génie, épure le goût, développe les passions vertueuses, donne de la vigueur à la pensée, offre des formes nobles à l'écrivain et des moules parfaits à l'artiste. »
Le Génie du Christianisme contient également une réflexion politique et morale, Chateaubriand souhaitant démontrer que la religion chrétienne est aussi un facteur de progrès.
L'ouvrage comprend quatre parties :
« Dogmes et doctrines » : dans la première partie, l'auteur traite des dogmes du christianisme, des mystères, des sacrements et surtout de la chute de l'homme, cette clef de la doctrine chrétienne et de la destinée humaine. Il s'attache à prouver l'existence de Dieu par les merveilles de la nature, trouvant dans ses souvenirs la matière de tableaux.
« Poétique du Christianisme » : Chateaubriand réfute l'accusation portée contre le christianisme par le XVIIIe siècle, d'avoir éteint la civilisation antique dans la barbarie. Non seulement il en a conservé selon lui ce qu'il y avait de meilleur, mais son génie a suscité à son tour des œuvres d'art égales, sinon supérieures, à celles de l'antiquité, et a élargi le domaine des lettres et des arts. Il compare la littérature ayant subi l'influence du christianisme à la littérature antique et en conclut qu'aucune religion n'a aussi profondément pénétré les mystères de l'âme humaine, ni aussi fortement senti les beautés de l'univers.
« Beaux-arts et littérature » : Chateaubriand évoque l'influence du christianisme sur le développement de l'architecture (églises gothiques, cathédrales), la peinture (les thèmes chrétiens qu'elle a représentés). Il montre également comment elle a influé sur les travaux des savants, des philosophes, des historiens. Il cite comme exemple le génie de Pascal, l'éloquence de Bossuet, La Bruyère et Fénelon.
« Le culte chrétien » : Cette dernière partie est un aperçu historique des traditions, des cultes et des cérémonies de la religion chrétienne. Chateaubriand y évoque la sonnerie de cloches, la décoration des édifices religieux, la solennité des offices.
 
 

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