Maison de Châteaubriand au Val-des-Loups
Châtenay-Malabry, Hauts-de-Seine
Constant Bourgeois (1767-1841), dessinateur, 1811.
Dessin à la plume et lavis à l'encre brune (9,4 x 14,5 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, EST RESERVE VE-26 (G)
© Bibliothèque nationale de France
En 1807, Chateaubriand, faisant fi de la censure et des représailles possibles, fait paraître, dans le Mercure de France, un article contre Napoléon Ier : « Lorsque, dans le silence de l’abjection, on n’entend plus retentir que la chaîne de l’esclave et la voix du délateur, lorsque tout tremble devant le tyran et qu’il est aussi dangereux d’encourir sa faveur que de mériter sa disgrâce, l’historien paraît, chargé de la vengeance des peuples. C’est en vain que Néron prospère, Tacite est déjà né dans l’empire. » Grâce à des relations l’affaire est étouffée, mais Chateaubriand doit se faire oublier. Il achète une maison près de Chatenay-Malabry : la Vallée-aux-loups, où il vit dans un semi-exil. Il écrit sans relâche (Les Martyrs, Les Aventures du dernier des Abencérages, l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, Moïse) dans la tour Velléda. Il sera obligé de revendre cette demeure dix ans plus tard, faute d’argent pour l’entretenir.
Voici ce que Chateaubriand notait le 4 octobre 1811 à propos de la Vallée-aux-Loups : « […] tout chevalier errant que je suis, j’ai les goûts sédentaires d’un moine : depuis que j’habite cette retraite, je ne crois pas avoir mis trois fois les pieds hors de mon enclos. Mes pins, mes sapins, mes mélèzes, mes cèdres tenant jamais ce qu’ils promettent, la Vallée-aux-Loups deviendra une véritable chartreuse. » (Mémoires d’outre-tombe, 1re partie, I)