La Retraite de Russie
Passage de la Bérézina
J. Hassel, graveur, Londres Pub, 1e février 1813.
Gravure à l'eau-forte, coloriée (28,4 x 41,9 cm)
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE QB-370 (66)-FT 4
© Bibliothèque nationale de France
Napoléon part à la conquête de la Russie avec 600 000 hommes au printemps 1812, seuls 100 000 reviendront.
Les Russes pratiquent la politique de la terre brûlée, contraignant les troupes napoléoniennes à entrer toujours plus avant dans les terres sans emporter pour autant de victoire. Face à Moscou incendiée, Napoléon prend la décision de rentrer en France, mais l’hiver rigoureux a raison des dernières forces de ses troupes. Bien que ce soit une victoire militaire, le passage de la Bérézina gelée (26-29 novembre 1812) est encore aujourd’hui le symbole de la déroute de la Grande Armée.
« Le 6 novembre (1812) le thermomètre descendit à dix-huit degrés au-dessous de zéro ; tout disparaît sous la blancheur universelle. Les soldats sans chaussure sentent leurs pieds mourir ; leurs doigts violâtres et raidis laissent échapper le mousquet dont le touche brûle ; leurs cheveux se hérissent de givre, leurs barbes de leur haleine congelée ; leurs méchants habits deviennent une casaque de verglas. Ils tombent, la neige les couvre ; ils forment sur le sol de petits sillons de tombeau. On ne sait plus de quel côté les fleuves coulent ; on est obligé de casser la glace pour apprendre à quel orient il faut se diriger. Egarés dans l’étendue, les divers corps font des feux de bataillons pour se rappeler et se reconnaître, de même que les vaisseaux en péril tirent le canon en détresse. Les sapins changés en cristaux immobiles s’élèvent çà et là, candélabres de ces pompes funèbres. Des corbeaux et des meutes de chiens blancs sans maîtres suivaient à distance cette retraite de cadavres » (Mémoires d’outre-tombe, livre 21)
 
 

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