Chactas cueille un chaste baiser sur les lèvres d'Atala
Illustrations de Scènes et tableaux tirés d'Atala
François-René de Chateaubriand (1768-1848), auteur, Paris, Ed. Ostervald, 1814.
BnF, Réserve des livres rares, RES M-Y2-867
© Bibliothèque nationale de France
Atala de Chateaubriand a été abondamment illustrée, et même résumée en saynètes à la manière des images d’Épinal.
Une nuit, Atala, fille du chef, délivre Chactas. Ce dernier, passionnément amoureux, lui demande de le suivre au mépris des lois et des conventions.
« Ces mots attendrirent Atala. Ses larmes tombèrent dans la fontaine. Ah ! repris-je avec vivacité, si votre cœur parlait comme le mien ! Le désert n’est-il pas libre ? Les forêts n’ont-elles point de replis où nous cacher ? Faut-il donc, pour être heureux, tant de choses aux enfants des cabanes ! Ô fille plus belle que le premier songe de l’époux ! Ô ma bien-aimée ! ose suivre mes pas. Telles furent mes paroles. Atala me répondit d’une voix tendre : Mon jeune ami, vous avez appris le langage des blancs, il est aisé de tromper une Indienne. Quoi ! m’écrirai-je, vous m’appelez votre jeune ami ! Ah ! si un pauvre esclave… Eh bien ! dit-elle, en se penchant sur moi, un pauvre esclave… Je repris avec ardeur : Qu’un baiser l’assure de ta foi ! Atala écouta ma prière. Comme un faon semble pendre aux fleurs de lianes roses, qu’il saisit de sa langue délicate dans l’escarpement de la montagne, ainsi je restai suspendu aux lèvres de ma bien-aimée. »
 
 

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