La journée des Tuiles à Grenoble
7 juin 1788
Alexandre Debelle (1805-1897), peintre, 1889.
Dépôt du Musée de Grenoble au Musée de la Révolution française
© Musée de la Révolution française / Domaine de Vizille
Le 8 mai 1788, Louis XVI entérine des réformes de force (par lit de justice) sans passer par le Parlement. Ces édits suppriment le droit de remontrance des Parlements de Paris et de Province et les remplacent par une Cour dont les membres seraient nommés par le roi. C’est mettre fin aux privilèges de chaque région. Les parlementaires (des nobles de robe) protestent. À Grenoble, où le ton est plus virulent, le Parlement voit ses portes être fermées par ordre royal. Le 7 juin 1788, le bruit court que des lettres de cachet ordonnent aux parlementaires de s’exiler sur leurs terres. Au son du tocsin, la population, animée par les auxiliaires de justice dont le Parlement constitue le gagne-pain, descend dans les rues de Grenoble. Certains montent sur les toits pour faire tomber des tuiles sur les troupes de la garnison chargées de rétablir l’ordre. Les émeutiers finissent par rouvrir les portes du Palais de justice, siège du Parlement.
Les conséquences de cette émeute vont bien au-delà des récriminations des nobles parlementaires. Le 21 juin, les représentants du Dauphiné se réunissent à Vizille, au sud de Grenoble. Sont réclamés le rétablissement du Parlement et la convocation d’États généraux du royaume avec une double représentation du Tiers-État et le vote par tête (et non plus par ordre). Le 8 août 1788, Louis XVI annoncera la convocation des États généraux pour le 5 mai 1789.