J. Wetzel, dessinateur ; J. Hurdimann, graveur, Zürich, Ed. Orell et Fussli, 1822-1823.
Le château de Grianta de la famille del Dongo se situe au bord du lac de Côme, lieu de plaisantes excursions en barque mais aussi moyen de fuir sans être vu. Après le décès de son premier époux, le comte Pietranera, la tante de Fabrice quitte Milan pour vivre au château de Grianta et jouit de la beauté du paysage. Stendhal traduit ici ses propres émotions, qu’il avait une première fois décrites dans son récit de voyage
Rome, Naples et Florence.
« La comtesse se mit à revoir, avec Fabrice, tous ces lieux enchanteurs voisins de Grianta, et si célébrés par les voyageurs : la villa Melzi de l’autre côté du lac, vis-à-vis le château, et qui lui sert de point de vue ; au-dessus le bois sacré des
Sfondrata et le hardi promontoire qui sépare les deux branches du lac, celle de Côme, si voluptueuse, et celle qui court vers le Lecco, pleine de sévérité : aspects sublimes et gracieux que le site le plus renommé du monde, la baie de Naples, égale mais ne surpasse point. […] Au milieu de ces collines aux formes admirables et se précipitant vers le lac par des pentes si singulières, je puis garder toutes les illusions des descriptions du Tasse et de l’Arioste. Tout est noble et tendre, tout parle d’amour, rien ne rappelle les laideurs de la civilisation. »
Stendhal,
La Chartreuse de Parme, 1839. Chapitre II
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Conquet, 1883