Plan de Parme
La galerie agréable du monde
Pieter Boudewyn Van Der Aa, éditeur scientifique.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, PET FOL-VX-87
© Bibliothèque nationale de France
Stendhal se livre à une satire féroce de la race des courtisans. Derrière les Parmesans, il est facile de deviner la Cour française.
« Entraîné par les événements, nous n’avons pas eu le temps d’esquisser la race comique de courtisans qui pullulent à la cour de Parme et faisaient de drôles de commentaires sur les événements par nous racontés. Ce qui rend en ce pays-là un petit noble, garni de ses trois ou quatre mille livres de rente, digne de figurer en bas noirs, aux levers du prince, c’est d’abord de n’avoir jamais lu Voltaire et Rousseau ; cette condition est peu difficile à remplir. Il fallait ensuite savoir parler avec attendrissement du rhume du souverain, ou de la dernière caisse de minéralogie qu’il avait reçue de Saxe. Si après cela on ne manquait pas à la messe un seul jour de l’année, si l’on pouvait compter au nombre de ses amis intimes deux ou trois gros moines, le prince daignait vous adresser une fois la parole tous les ans, quinze jours avant ou quinze jours après le premier janvier, ce qui vous donnait un grand relief dans votre paroisse, et le percepteur des contributions n’osait pas trop vous vexer si vous étiez en retard sur la somme annuelle de cent francs à laquelle étaient imposées vos petites propriétés. »
(La Chartreuse de Parme, chapitre XVIII)
 
 

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