De la Littérature, considérée dans ses rapports avec les institutions sociales
Édition originale
Germaine de Staël-Holstein (1766-1817), auteur, Paris, Ed. Maradan, 1799.
BnF, Réserve des livres rares, RES P-Z-1080 (1)
© Bibliothèque nationale de France
Cet essai de Germaine de Staël est considéré comme l’un des jalons de l’approche sociologique de la littérature : l’auteur propose d’envisager la création littéraire à la lumière du milieu sociohistorique dans lequel elle s’inscrit. L’ouvrage compare les littératures des pays du Nord et celles des pays du Sud, montrant à quel point les lettres varient en fonction des institutions, des mœurs et même du climat dans lesquels elles se développent. Mais l’ouvrage n’a pas pour seule vocation d’analyser l’état et les singularités des différentes littératures : il comporte à la fois une dimension éthique et prospective et tend à définir une nouvelle responsabilité de l’écrivain après la Révolution. En effet, selon l’auteur, prendre acte de la relativité des productions littéraires d’un lieu et d’une époque conduit à affirmer l’idée que la littérature participe à l’évolution du corps social et qu’elle détient donc un important pouvoir d’action sur le monde.