Pompéi - Voie des tombeaux
Pompéi - Atrium toscan - Vue d'une maison avec le bassin au centre
Pompéi - Triclinium pour les repas funèbre en plein air
Dessins des ruines de Pompéi, deuxième partie, pl. 20
François Mazois (1783-1826), dessinateur, XIXe siècle.
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RESERVE GD-12(D)-FT 4
© Bibliothèque nationale de France
« Les trois amis suivaient cette voie bordée de sépulcres, qui, dans nos sentiments modernes, serait une lugubre avenue pour une ville mais qui n’offrait pas les mêmes significations tristes pour les anciens, dont les tombeaux, au lieu d’un cadavre horrible ne contenait qu’une pincée de cendre, idée abstraite de la mort. L’art embellissait ces dernières demeures, et comme dit Goethe, le païen décorait des images de la vie les sarcophages et les urnes.
C’est ce qui faisait sans doute que Max et Fabio visitaient, avec une curiosité allègre et une joyeuse plénitude d’existence qu’ils n’auraient pas eues dans un cimetière chrétien, ces monuments funéraires si gaiement dorés par le soleil et qui, placés sur le bord du chemin semblent se rattacher encore à la vie et n’inspirent aucune de ces froides répulsions, aucune de ces terreurs fantastiques que font éprouver nos sépultures lugubres. Ils s’arrêtèrent devant le tombeau de Mammia, la prêtresse publique, près duquel est poussé un arbre, un cyprès ou un peuplier. Ils s’assirent dans l’hémicycle du triclinium des repas funéraires, riant comme des héritiers ; Il lurent avec force lazzi les épitaphes de Nevoleja, de Labéon et de la famille Arria, suivis d’Octavien qui semblait plus touché que ses insouciants compagnons du sort de ces trépassés de deux mille ans.»

Théophile Gauthier, Contes fantastiques, « Arria Marcella », 1852
> Texte integral dans Gallica : Paris, José Corti, 1986
 
 

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