Souvenir de Milan : ou Collection des principales vues de cette ville et de ses environs
F. Naymiller, graveur, 1810.
Stendhal ouvre
La Chartreuse de Parme sur l’entrée triomphante de Bonaparte à Milan le 15 mai 1796. Les plaisirs et le faste remplacent la main de fer de l’Empire autrichien. « Cette période de bonheur imprévu et d’ivresse ne dura que deux petites années ; la folie avait été si excessive et si générale, qu’il me serait impossible d’en donner une idée, si ce n’est par cette réflexion historique et profonde : ce peuple s’ennuyait depuis cent ans. »
Milan représente une échappatoire à la vie au château de Grianta régenté d’une main de fer par le père de Fabrice, fidèle à l’Empire autrichien. « La vie de ce château, peuplé de trente ou quarante domestiques, était fort triste ; aussi Fabrice passait-il toutes ses journées à la chasse ou à courir le lac sur une barque. Bientôt il fut étroitement lié avec les cochers et les hommes des écuries ; tous étaient partisans fous des Français et se moquaient ouvertement des valets de chambre dévots, attachés à la personne du marquis ou à celle de son fils aîné. Le grand sujet de plaisanterie contre ces personnages graves, c’est qu’ils portaient de la poudre à l’instar de leurs maîtres. »
Malgré la chute de Napoléon, Milan demeure la ville idéale pour Fabrice et sa tante, les rencontres importantes se font à la Scala ou au Corso, la promenade où la haute société se pavane. Il ne faut pas oublier que Milan est la ville italienne préférée de Stendhal.
Stendhal,
La Chartreuse de Parme, 1839
> Texte intégral dans Gallica : Paris, Conquet, 1883