La Femme supérieure, 1ère partie
Manuscrit autographe et épreuves corrigées, mai-juin 1837
Honoré de Balzac (1799-1850), auteur.
236 f., 31 x 25.5 cm.
BnF, département des Manuscrits, N. A. fr. 6899, f. 31
© Bibliothèque nationale de France
Un des éditeurs de Balzac, Edmond Werdet, disait à propos des jeux d’épreuves revus par l’auteur : « C’est un tissu de lignes, un tohu-bohu de renvois dont rien n’approche si ce n’est l’épreuve qui précède ou celle qui va suivre. C’est assez semblable au travail de l’araignée dont le tissu serait infiniment plus serré et dont chaque fil aboutirait mystérieusement à une idée ou complément d’idée, un labyrinthe qui, à la première inspection, paraît sans but et sans fin, sans entrée et sans sortie, mais dont néanmoins les ouvriers typographes qui connaissent "leur Balzac" savent triompher. » (Edmond Werdet, Portrait intime de Balzac, E. Denti, 1859)
Le troisième volume des manuscrits et épreuves de La Femme supérieure a été, comme les deux précédents, relié par Balzac et offert à son ami le sculpteur David d'Angers. À une époque où l'on privilégie les mises au net définitives — documents de référence pour l'édition ou objets de collection — Balzac exhibe avec orgueil la progression de sa rédaction au fil des épreuves corrigées. L'essentiel de son travail s'effectue à ce moment-là, chaque nouveau jeu d'épreuves se transformant, sous sa plume, en brouillon. L'écrivain manifeste sa fierté dans les dédicaces. Sur le premier volume, il inscrivait : « J'ai tâché que l'autographe soit digne de votre désir », et sur celui-ci : « Il n'y a pas que les statuaires qui piochent. » Par son geste, Balzac élève le manuscrit de travail au rang de monument.