Mercadet
Honoré de Balzac (199-1850), auteur, 1868.
BnF, département des Arts du spectacle, 4-ICO THE-1053
© Bibliothèque nationale de France
Balzac rêve de faire fortune grâce au théâtre, il va d'échec en échec. Une seule pièce est passée à la postérité : Mercadet. Écrite en 1840, elle est reçue par le comité de lecture de la Comédie-Française en 1848, oubliée pendant les troubles révolutionnaire et finalement jouée pour la première fois sous le titre de Le Faiseur en 1851, un an après la mort de l'auteur, au théâtre du Gymnase. Elle sera jouée à la Comédie-Française en 1868. Mercadet est un homme d'affaires sans scrupules. Harcelé par ses créanciers, il imagine un mariage avec un riche prétendant pour sa fille, mais, cette fois-ci, c'est lui qui risque d'être le dindon de la farce ! Dans cette pièce, Balzac croque l'avènement du capitalisme sous la monarchie de Juillet (1830-1848), les premiers boursicoteurs et l'avidité des « ventrigoulus » comme les appelle Daumier.

La mise en scène de Jean Vilar au Théâtre National Populaire en 1957 fait date. Barthes écrit dans la revue du théâtre : « Mercadet est un alchimiste, thème faustien cher à Balzac. Il travaille à tirer quelque chose du néant. Le rien, ici, est même plus que rien, c’est un vide, c’est la Dette. Mercadet est un homme qui joue de tous les moyens pour échapper à la camisole de force de ses dettes. Nullement par morale ; plutôt par une sorte d’exercice dionysiaque de la création. Mercadet ne travaille pas à payer ses dettes, il travaille de façon absolue à créer de l’argent avec rien. La spéculation est la forme sublimée, alchimique, du profit capitaliste. Au capitaliste amasseur de biens concrets va succéder l’aventurier de l’argent, le spéculateur à l’état pur, le Capitaine de Bourse, l’homme qui, de rien, peut tirer tout. L’Argent va se détacher miraculeusement de la Propriété. » (Roland Barthes, Bref, revue du TNP, 1957)
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu
 
 
> commander