Émile Zola, généalogie des Rougon-Macquart
31 x 39 cm
BnF, département des Manuscrits, N. a. fr. 10345, f. 130
© Bibliothèque nationale de France
En 1868, Zola s'engage dans un immense projet : raconter « l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire » et son « épanouissement dans le monde moderne, dans toutes les classes ». À travers la geste des Rougon-Macquart, il entend peindre un tableau réaliste de la société de son époque en procédant d'une manière qu'il théorisera plus tard dans Le Roman expérimental (1880), mais qu'il développe déjà pas à pas pour lui-même dans ses « Notes sur la marche générale de l'œuvre » (f. 2 à 7) et ses « Notes générales sur la nature de l'œuvre » (f. 10 à 15).
Fondant sa construction dramatique sur des personnages qui subissent la double influence de l'hérédité et de leur milieu, il distingue cinq mondes : « peuple », « commerçant », « bourgeoisie », « grand monde », et « un monde à part », où il rassemble « putain, meurtrier, prêtre, artiste ».
Zola publie en 1878, en tête d'Une page d'amour, un arbre généalogique qu'il dit avoir dressé tel quel dès 1868, « avant que j'eusse écrit une seule ligne [...]. Depuis 1868, je remplis le cadre que je me suis imposé, l'arbre généalogique en marque pour moi les grandes lignes [...] les romans publiés par moi depuis bientôt neuf ans dépendent d'un vaste ensemble, dont le plan a été arrêté d'un coup et à l'avance. » Quoi qu'en dise l'écrivain, l'arbre initial – on le voit ici – a été modifié à mesure que le projet avançait : changement des patronymes, ajout de personnages (Silvère Mouret, Lisa Macquart, Agathe Mouret), en même temps que le nombre des romans prévus passait de dix en 1868 à vingt en 1878.
 
 

> partager
 
 
 

 
> copier l'aperçu